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manuel valls - Page 5

  • Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

    Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.

    Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.

    Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?

    Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.

    Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?

    Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?

    Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?

    Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?

    De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?

    Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.

    Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.

    Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.

    Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.

    Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.

    Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

    Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.

    Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.

    Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.

    Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.

    Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.

    Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…

    Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.

    Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.

    Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!

    En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.

    Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.

    Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.

    Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.

    Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.

    De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.

    La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.

    Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).

    On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.

    Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.

    Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.

    Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.

    Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.

    Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’avenir flou et bancal de l’UDI

    Maintenant que sont passés les deux vrais premiers tests électoraux que l’UDI attendait avec autant d’impatience que de crainte, quel est l’avenir de la confédération de centre-droit, à la fois dans l’Alternative, dans ses relations avec (feue?) l’UMP, dans sa capacité à demeurer unie et à se structurer en vrai parti centralisé, dans son projet politique, dans sa réponse à la montée des extrêmes?

    Beaucoup de questions auxquelles vont devoir répondre les responsables de la formation créée puis quittée par Jean-Louis Borloo et en particulier ceux qui vont se présenter à la présidence du parti dans les mois qui viennent pour le remplacer et prendre la place occupée actuellement par l’«intérimaire» Yves Jégo.

    Si on analyse les résultats des élections municipales et ceux des élections européennes, l’UDI n’a pas de quoi pavoiser.

    Même si elle a réussi à enlever nombre de villes, elle le doit en grande partie à son alliance avec l’UMP dès le premier tour, ce qui ne permet évidemment pas de savoir quel est son poids politique réel lors des municipales.

    Quant à sa présence au Parlement européen, le parti perd quatre députés et le score de l’Alternative (l’«organisation coopérative» avec le Mouvement démocrate) est décevant pour des centristes qui espéraient en secret approcher la barre des 15%, en tout cas, dépasser celle des 12% et qui n’ont pas réussi à atteindre un score à deux chiffres avec seulement 9,90% des suffrages exprimés.

    D’ailleurs, le seul à avoir postulé officiellement à ce jour à la présidence du parti, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, estime qu’il est surprenant de dire que «c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges».

    Ceux qui estiment dans les médias que tout s’est bien passé lors de la campagne européenne avec le Mouvement démocrate sont démentis par les multiples prises de parole et de position critiques de leaders du parti, comme celle du vice-président François Sauvadet qui n’a même pas voté pour l’Alternative au motif que la tête de liste dans sa région était MoDem ou celle de la vice-présidente Rama Yade (et candidate à la président du Parti radical) qui vient de déclarer qu’elle n’était pas «satisfaite de la tournure qu'a prise l'alliance entre l'UDI et le Modem. C'est l'UDI qui a tendu la main au Modem quand celui-ci était au plus mal et le Modem a exercé une sorte de chantage pour la constitution des listes ce qui fait que l'UDI est passée de sept députés européens à trois».

    Le temps de l’explication avec François Bayrou et ses lieutenants, voulue par le secrétaire général Jean-Christophe Lagarde avant même les européennes, est donc venu afin de savoir si l’Alternative a un quelconque avenir.

    L’échec de cette dernière serait évidemment un coup dur pour l’UDI qui a sauvé la carrière politique de François Bayrou et qui n’a rien obtenu de tangible en retour pour l’instant.

    Néanmoins, si cette organisation coopérative devait demeurer dans le flou programmatique et dans son positionnement politique, ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate n’en sortiraient gagnants.

    Rappelons qu’il y a un certain nombre de personnes à l’UDI qui ne veulent pas entendre parler d’une alliance avec François Bayrou qu’ils considèrent toujours comme un «traître» (ou un homme qui a voté pour François Hollande) et qu’il va bien falloir régler ce problème soit par l’abandon de l’alliance avec le MoDem, soit avec le départ de cette frange contestataire qui pourrait trouver refuge dans le prochain parti de droite qui devrait succéder à l’UMP dans les mois qui viennent (ou à une UMP «rénovée»).

    Tout ceci pose la question de l’unité de l’UDI.

    Celle-ci, il faut encore une fois le rappeler, n’est qu’une confédération de partis.

    Jean-Louis Borloo a bien essayé d’aller vers un parti centralisé mais il n’a pas réussi dans cette tâche.

    Actuellement, il semble impossible que des hommes et des femmes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet, Rama Yade, Jean-Christophe Fromantin et quelques autres se retrouvent dans le même parti et abandonnent leurs ambitions et leurs postes dans leurs formations respectives.

    Pour ne prendre qu’un exemple, Hervé Morin continue à peser politiquement et en particulier à l’intérieur de l’UDI, uniquement parce qu’il est le président du Nouveau centre, la formation qui a le plus de députés de la confédération et non parce qu’il a des fonctions à l’intérieur de la confédération.

    En tant que parti de centre-droit revendiqué et dans une alliance «naturelle» avec la droite affirmée, l’UDI a donc des relations spécifiques avec l’UMP.

    Cette dernière, au-delà de ses graves problèmes actuels, a toujours regardé l’UDI comme une excroissance d’elle-même qu’elle se ferait fort de récupérer le moment venu, soit en l’absorbant, soit en la phagocytant avec cette arme imparable qu’aucun membre de l’UDI ou presque ne peut être élu à une élection sans le concours de l’UMP.

    Bien entendu, les leaders de la formation centriste le savent mais veulent garder le plus d’indépendance possible tout en sachant que tous leurs postes électifs ou presque (pas ceux de députés européens…) viennent de leur alliance électorale avec l’UMP.

    De même, la montée du Front national, marquée par sa victoire aux élections européennes, repose la question de l’unité de la Droite et du Centre par ceux qui estiment que les centristes sont «naturellement» dans le camp de la Droite.

    Mais aussi par des centristes qui veulent faire barrage à l’extrême-droite et qui souhaitent être ceux qui éviteront que l’UMP s’allient avec le Front national ou n’épouse ses thèses pour soi-disant mieux le combattre en lui offrant une alternative (rappelons tout de même que la création de l’UMP, parti de la Droite et du Centre, en 2002 était la réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle mais que douze ans plus tard le Front national a remporté les élections européennes avec 24,85% des voix…).

    Bien évidemment, tout serait plus facile pour l’UDI si elle faisait 25% des voix et avait deux cents députés.

    C’est le rêve des leaders de la confédération mais ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Dès lors, en tant que formation «petite» ou «moyenne», tout dépend de la façon de voir le verre à moitié vide ou à moitié rempli (c’est-à-dire de savoir ce que représente 30 députés sur 577 à l’Assemblée nationale), elle doit se positionner face au double-défi de la reconquête du pouvoir (alliance à droite ou à gauche) et barrage à l’extrême-droite (alliance fusionnelle avec l’UMP), le tout en se demandant s’il faut continuer le chemin avec le Mouvement démocrate.

    Et les votes à l’Assemblée nationale lors de la discussion du Pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls n’ont pas éclairci les positions avec ceux qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.

    Tout cela serait sans doute plus simple si l’UDI avait un projet politique au lieu d’avoir un gadget avec ce «contre-gouvernement» mis en place par Jean-Louis Borloo (sur le modèle de celui qu’avait mis en place sans succès François Bayrou au Mouvement démocrate il y a quelques années) et qui n’intéresse personne.

    Car l’UDI ne sera une vraie formation avec un avenir que lorsqu’elle aura un positionnement politique clair et un programme cohérent.

    En tout cas, les mois qui viennent seront importants pour l’avenir de l’UDI qui, comme l’UMP, devra se choisir un nouveau président lors d’un processus qui risque d’être aussi sanglant, à défaut d’être aussi spectaculaire, que celui du parti de droite…

    Alexandre Vatimbella 

     

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  • Nous devons tous avoir honte de la victoire du Front national

    Dans un précédent éditorial, j’avais posé la question de savoir s’il y avait 70% de Français pour la victoire du Front national et la réponse est désormais connues: c’est oui!

    Comme le dit Manuel Valls, le résultat des élections européennes est un «séisme», un «choc» qui permet à Marine Le Pen de déclarer que «le Front national remercie les Français»…

    25%, un quart des électeurs qui se sont déplacés ont voté pour l’extrême-droite.

    Et mai 2014 montre qu’avril 2002 n’était pas qu’un accident de l’histoire.

    Oui la France est gangrenée par un parti de haine.

    Et oui encore il ne s’agit pas seulement de ces un peu plus 10% du corps électoral (puisque la participation est un peu plus de 40%) qui ont voté pour le Front national mais de tous ceux qui ont refusé d’aller voter et de faire barrage à sa victoire annoncée.

    Pour la première fois en France, un parti d’extrême-droite remporte une élection démocratique.

    On pourra tourner cette phrase comme on veut, on pourra tordre la réalité dans tous les sens, il reste un fait indubitable: le Front national a gagné.

    D’ailleurs, il ne se prive pas de le dire et de le montrer, réclamant déjà la dissolution de l’Assemblée nationale.

    Bien sûr, ce n’est «que» l’élection européenne – ce qui en dit long, entre nous soit dit, du délabrement du rêve européen – disent déjà certains.

    Bien sûr, cela ne remet pas en cause – encore – la démocratie.

    Bien sûr, comme le font d’autres en retournant les résultats (ficelle un peu grosse), 75% de ceux qui se sont déplacés n’ont pas voté pour le Front national.

    Mais je le redis encore une fois avec force et consternation: tous les sondages ou presque annonçaient une victoire du Front national à l’inverse de 2002 où personne ou presque n’avait vu venir la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle.

    Dès lors, tous ceux qui ont refusé de voter – sans doute estiment-ils que l’on est bien mieux dans des régimes où l’on ne possède pas le droite de vote – ont sciemment participé à la victoire de l’extrême-droite à cette élection.

    La honte concerne bien près de 70% des électeurs qui, pour ceux qui se sont abstenus, devront se débrouiller avec leur conscience.

    La honte concerne aussi cette classe politique qui n’a pas su prendre ses responsabilités depuis des années et qui a permis au discours populiste, démagogique et d’exclusion de l’extrême-droite d’avoir pignon sur rue quand elle ne l’a pas instrumentalisé à son profit.

    Ainsi la droite et la gauche se sont maintes fois servies du Front national pour tenter de se décrédibiliser et de se faire perdre l’une l’autre.

    La honte concerne également les médias qui, taux d’audience oblige mais aussi par irresponsabilité assumée, ont largement participé à la dédiabolisation du Front national.

    La honte concerne enfin tous les Français, dont vous et moi, qui n’avons pas su nous mobiliser efficacement pour éviter un tel résultat.

    Oui, honte aux Français.

    Quant à moi, centriste, défenseur des valeurs démocratiques et respectueuses du Centrisme, qui croit toujours et encore plus à cette société du juste équilibre prônée par le Centre, je ne peux un seul instant passer par pertes et profits une telle élection, ni me sentir innocent de cette nouvelle réalité.

    Comme toute personne qui a la droit de vote et qui possède un pouvoir, même si beaucoup le dénie ces derniers temps.

    Désormais, les Français ne pourront plus de demander avec étonnement comment des peuples ont pu par le passé voter pour des partis extrémistes en les installant légalement au pouvoir, pouvoir que ces derniers se sont ensuite empressés de confisquer à leur profit.

    Ils ne pourront plus se vanter d’être les représentants d’un pays qui porte cet universalisme démocratique au même titre que celui défendu par les Américains.

    Et s’ils pensent que tout ce qui vient d’être dit est excessif, dicté sous le coup de la colère, qu’ils se rappellent la dernière et récente «blague» de Jean-Marie Le Pen qui estimait que pour régler le problème de la surpopulation de la planète, il suffisait de s’en remettre à «monseigneur Ebola» (Ebola est un virus qui cause des fièvres hémorragiques très souvent mortelles et qui frappe quasi-exclusivement les populations d’Afrique…).

    Oui, la transgression de la démocratie a bel et bien eu lieu.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Qui sont les centristes et où doivent-ils être?

    La nomination de Manuel Valls à Matignon aura au moins eu comme conséquence bénéfique pour les centristes et tous ceux qui, à leur côté, occupent l’espace central, de préciser qui ils sont et où ils sont, de se connaître un peu mieux, somme toute, un exercice qu’ils n’apprécient guère et qu’ils pratiquent peu souvent au grand dam de leurs sympathisants qui sont souvent désorientés par leurs prises de position et leurs déclarations…

    Car, pour beaucoup d’entre eux, être au centre, voire du Centre, permet de ne jamais expliciter clairement leur positionnement politique.

    Les expressions «opposition constructive» ou «opposition responsable», que viennent d’utiliser les leaders de l’UDI, en sont, parmi d’autres, des exemples.

    D’autres, en revanche, ont profité du débat actuel sur ce positionnement centriste assez récurrent dans les médias mais qui a pris une ampleur certaine face au gouvernement social-libéral de Valls pour (ré)affirmer leurs convictions politiques.

    - Qui sont donc les centristes et leurs affiliés de l’espace central?

    Une première catégorie affirme qu’ils se trouvent d’un côté de l’échiquier politique et leur seul allié ne peut être que ceux qui sont à leur droite ou à leur gauche.

    Se définissant comme de centre-droit ou de centre-gauche, ils sont en réalité, le plus souvent, des modérés de droite ou de gauche ayant choisi un camp contre un autre et, ce faisant, ils n’occupent pas réellement l’espace central mais un bout de l’espace de la Droite ou de la Gauche.

    Une deuxième catégorie affirme qu’ils sont les modérateurs des dérives de la Droite et de la Gauche.

    Ceux-ci s’autolimitent ainsi dans une définition qui leur permet de naviguer à vue.

    Si l’on suit les (multiples) propos d’Yves Jégo, le président par intérim de l’UDI, ils ne peuvent pas voter contre le pacte de responsabilité de Valls – qui est la feuille de route du nouveau gouvernement – tout en ne pouvant pas ne pas rester dans l’opposition et dans une alliance naturelle avec l’UMP.

    En somme, ils sont, à la fois, des soutiens et des opposants du gouvernement, un nouveau positionnement politique qu’il leur faudra expliquer à leurs électeurs.

    Voilà en tout cas qui fait la joie de tous les critiques et tous les ricaneurs qui prétendent depuis toujours que les centristes sont des girouettes qui changent constamment d’avis.

    A leur décharge, les centristes ne sont pas les initiateurs (malheureusement) du calendrier politique mais ils le subissent du fait de leur poids et de l’influence, cet épisode en étant une preuve flagrante.

    Quant François Hollande décide de nommer Manuel Valls premier ministre et que celui-ci met en place un plan qui reprend, à défaut du contenu exact, la philosophie de leur propre projet d’économie des dépenses publiques, ils se trouvent dans une position en porte-à-faux puisqu’ils ont déjà fait allégeance à l’UMP, leur partenaire «naturel».

    Néanmoins, comme je l’ai dit souvent ici, le fait pour l’UDI  -- et maintenant l’Alternative – de s’être enfermées toutes seules dans le concept de l’«alliance naturelle» avec la Droite (en l’occurrence l’UMP), fait aujourd’hui qu’elles ne peuvent que se retrouver dans une posture paradoxale face à une politique de l’autre bord qui leur convient.

    Car si l’on veut répondre à la question, les centristes doivent d’abord être du Centre et défendre leurs valeurs, leurs principes et leur programme en toute indépendance.

    Cela leur permettrait, alors, d’agir en accord avec eux-mêmes et, sans aucune allégeance à la Droite ou la Gauche, de supporter telle ou telle politique, telle ou telle mesure, tel ou tel texte de loi.

    Ce n’est qu’au moment des élections qu’ils doivent déterminer avec qui ils font alliance (ceux dont ils sont les plus proches) et être capables, dans cette indépendance qui figure dans le nom même de l’UDI, de se positionner sans avoir à subir l’enfermement dans lequel ils se sont mis tous seuls…

    - Et où doivent donc ils être?

    Ce que je viens de décrire est en réalité la troisième catégorie de centristes qui est, à l’heure actuelle, la moins fournie (notamment depuis le virage à droite de François Bayrou) mais la plus proche de ce qu’est le Centrisme.

    Les centristes doivent être du Centre et les modérés qui se trouvent à leurs côtés, au centre.

    Cela signifie très clairement qu’ils ne doivent pas être à gauche ou à droite.

    S’ils étaient d’un côté ou de l’autre, ils ne seraient plus du Centre.

    Cette évidence ne l’est malheureusement pas aussi… évidente pour beaucoup de centristes et de modérés.

    Car, selon nombre d’entre eux, leur positionnement est au centre-droit ou dans une alliance avec la Droite (et au centre-gauche dans une alliance avec la Gauche pour une frange plus restreinte).

    C’est en tout cas là où veut se situer l’UDI depuis sa fondation.

    En revanche, le Mouvement démocrate défendait jusqu’il y a peu un positionnement central jusqu’au retournement aussi subite que l’a été le prosélytisme de son président, François Bayrou contre François Hollande.

    Mais, en signant la charte de l’Alternative, ce dernier a mis son parti dans les pas de celui de l’UDI (à défaut d’y emmener la majorité de ses militants et de ses sympathisants comme le montre les sondages et les dissensions à l’intérieur du MoDem).

    Il faudra bien que les centristes comprennent bien un jour une simple équation: quand on est de gauche, on est à gauche de l’échiquier politique; quand on est de droite, on en est à sa droite; quand on est du Centre, on est en son centre.

    Si ce n’est pas ce que pensent les centristes, c’est alors qu’il n’y a pas de Centre ou qu’ils ne sont pas du Centre.

    Tout simplement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Manuel Valls ou la (fausse?) tentation des centristes

    Avant même de penser à une recomposition politique qui n’est pas à exclure à terme, les centristes peuvent-ils faire un bout de chemin avec Manuel Valls?

    Leurs prises de position et leurs votes lors du discours de politique générale du nouveau premier ministre puis lors de sa récente présentation du pacte de responsabilité à l’Assemblée nationale semblent assez alambiqués, de la position ouverte du député Meyer Habib qui a déclaré qu’il voterait toutes les bonnes mesures présentées par le gouvernement à celle sans concession de François Sauvadet qui s’est mis dans une opposition résolue en passant par celle hésitante d’Yves Jégo qui est dans un attentisme irrésolu.

    On comprend que les repères politiques des centristes soient quelque peu chamboulés et qu’ils s’interrogent.

    Voilà un gouvernement qui semble vouloir faire, plus ou moins, ce qu’ils défendent depuis des années avec le discours qui va avec.

    Ce qui a séduit les sympathisants du Mouvement démocrate tout en laissant circonspects ceux de l’UDI.

    Il est évident qu’il existe des ponts entre le discours social-libéral de Manuel Valls et le discours libéral-social des centristes.

    Néanmoins, jusqu’à la prochaine présidentielle on ne voit pas comment un renversement d’alliance pourrait avoir lieu sauf si…

    Sauf si la situation politique, économique et sociale évolue dangereusement, non pas pour le Parti socialiste, mais pour tout le pays et que les crispations des extrêmes et des radicaux imposent des rapprochements de tous ceux qui défendent la démocratie libérale et une économie sociale de marché.

    Concrètement, la montée inexorable du Front national, l’alliance entre le Front de gauche et la gauche du PS, sur fond d’une économie ayant encore besoin d’être assainie sous peine de graves difficultés pour la France, alors les bases d’un large rassemblement central existeront avec les partis centristes en pivot, voire en pointe.

    D’autant plus si Manuel Valls obtient des résultats encourageants.

    Les prochains mois seront, à ce titre, importants pour tester grandeur nature l’exact positionnement du nouveau premier ministre sur des principes, ô combien chéris par les centristes, de consensus, de pragmatisme, de responsabilité, d’équilibre ainsi que sur sa capacité à libérer les énergies, notamment celle d’entreprendre, du carcan construit depuis des décennies par une vision pro-étatiste et centralisatrice partagée par le PS et l’UMP.

    Et, dans un an, il sera temps de faire le bilan de l’expérience Valls, non pas que ce temps sera nécessaire pour redresser la France mais il permettra de savoir si ses recettes fonctionnent.

    Si Manuel Valls réussit son coup, pas de doute que tous les idéologues et radicaux de tous bords auront du mouron à se faire. François Hollande aussi, d’ailleurs…

    Alexandre Vatimbella

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  • Refondation du Centre. L’avenir en suspens de l’Alternative en cas de mauvais résultat aux européennes

    On peut penser que si les élections européennes sont un succès pour les listes de l’Alternative (UDI+MoDem), cette dernière deviendra incontournable pour les partis centristes et ce, même si de nombreux points resteront à éclaircir et à régler pour qu’elle avance vers programme commun en vue de la présidentielle et des législatives.

    En revanche, on peut se demander quel pourra être son avenir en cas de mauvais résultat.

    Une question qui n’est pas seulement académique puisque les sondages montrent que seulement 9% des électeurs déclarent qu’ils vont voter pour les listes centristes.

    Si c’est le cas, l’Alternative aura failli dans sa première mission de donner un coup de fouet aux partis centristes lors d’une élection qu’ils considèrent eux-mêmes comme très favorable à leur camp.

    Il se pourrait qu’il y ait un réflexe de survie qui aboutisse à un approfondissement de cette refondation, les partis centristes comprenant que leur espace politique est vraiment sinistré et qu’il faut un effort d’union d’une toute autre ampleur pour retrouver la crédibilité auprès des Français.

    Malheureusement, le cas de figure le plus probable devrait être une remise en question de l’existence de l’Alternative  -- comme certains dirigeants centristes l’ont déjà évoqué – même si celle-ci n’aboutit pas forcément à une séparation des deux partenaires.

    Car depuis la création de cette «organisation coopérative», l’UDI et le Mouvement démocrate ont montré à maintes reprises qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, loin s’en faut.

    Un échec aux européennes aurait donc comme conséquence de mettre sur la table les oppositions entre les démarches des deux partis, tant au niveau de la stratégie politique que celui du contenu même des projets politiques, sans parler de celui des chocs des ambitions personnelles.

    Déjà, les craquelures se sont manifestées avec des dirigeants en conflit et des avenirs fragilisés tant à l’UDI (départ de Borloo) que du Mouvement démocrate (qui se transforme petit à petit en coquille vide).

    De plus les militants des deux bords ne se font guère confiance et ne lorgnent pas du même côté (UDI plutôt vers le droite, MoDem plutôt vers la gauche).

    Ce qui est d’ailleurs confirmé par les positionnements des sympathisants qui semblent peu compatibles comme l’a montré un dernier sondage où 58% de ceux du Mouvement démocrate estiment que le Centre doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement de Manuel Valls tandis que 73% de ceux de l’UDI estiment que le Centre doit clairement s’inscrire dans l’opposition.

    On ne peut pas faire plus opposé…

    Reste que les choses pourraient tourner autrement.

    Deux autres possibilités existent ainsi du fait que l’UDI doit se choisir dans les mois qui viennent un successeur à Jean-Louis Borloo.

    A cette occasion les risquent d’implosion de ce qui demeure une confédération où les partis qui la constituent ont gardé tous leurs attributs de légitimité, sont importants du fait de personnalités qui ne s’apprécient guère et n’ont pas l’intention de se faire des cadeaux, ni même de travailler ensemble.

    Du coup, l’Alternative pourrait imploser de même ou être, à l’opposé, un réceptacle pour tous les partis centristes à nouveau indépendants les uns des autres.

    Quoi qu’il arrive, son avenir est en suspens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les Français veulent une politique centriste

    Comment se fait-il que Manuel Valls puisse avoir des sondages aussi positifs, même au début de sa nouvelle fonction, alors même que François Hollande ainsi que son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, et le Parti socialiste sont eux en manque sérieux de popularité et de crédibilité?

    Une des raisons principales est que Manuel Valls est perçu comme un homme modéré, positionné au centre, partisan d’une politique équilibrée, responsable, réformiste et volontariste.

    En somme un centriste.

    Vrai ou faux, l’avenir nous le dira assez rapidement mais son engagement constant à la frange social-libérale du Parti socialiste plaide en faveur d’une réelle proximité avec le centre-gauche comme on le constate avec la volonté forte des sympathisants du Mouvement démocrate (73%) de collaborer avec lui.

    Plus important pour la politique et le futur du pays mais aussi pour les centristes, cela montre une nouvelle fois que les Français sont en demande d’une vraie politique centriste et que le juste équilibre est bien le moyen le plus sûr d’y parvenir.

    Pour eux, il doit y avoir obligatoirement des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et des services publics pour une meilleure efficacité de la machine qui gouverne et administre la France mais il faut aussi que l’ensemble de la collectivité soit prête à faire des sacrifices, par exemple pour que les entreprises retrouvent de la compétitivité, si dans le même temps, la solidarité de la société soit assurée, notamment pour les plus pauvres.

    Les Français ont compris, même s’ils ne l’avouent pas facilement comme le montre certains sondages aux résultats paradoxaux, que leur pays est engagé dans un monde où l’on ne se fait pas de cadeaux et que les peuples qui tireront in fine le mieux leur épingle du jeu seront ceux qui seront capables de faire face aux défis parfois gigantesques que le XXI° siècle nous impose.

    Ce qu’ils veulent, ce sont des gouvernants qui soient assez responsable pour le leur dire mais aussi pour agir concrètement tout en expliquant où ils veulent conduire le pays et pour quels résultats escomptés, non qui louvoient en promettant tout et n’importe quoi afin de faire passer la pilule, voire en leur cachant la réalité pour ne pas s’attirer leurs ressentiments avec des discours démagogiques et populistes.

    Bien entendu, une vraie politique centriste en ces temps de crise doit s’attendre à être combattue par tout ce qui reste de conservatisme, de corporatismes et de privilèges dans le pays, qu’ils soient de droite ou de gauche.

    Mais c’est aussi cela le courage politique.

    Au-delà des chiffres et des mesures concrètes, c’est bien de la confiance et de la détermination qu’a besoin un gouvernement de sensibilité centriste aujourd’hui pour entreprendre l’indispensable assainissement et l’incontournable mise à niveau de la France dans tous les domaines, de l’économie au social en passant par le sociétal.

    La confiance, les Français semblent prêts à l’accorder à ceux qui proposent une vision d’avenir.

    Tout l’enjeu des partis centristes sera d’en développer une crédible avec le courage nécessaire pour l’appliquer.

    Alors, ils seront enfin capables de mériter cette confiance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et l’«inconnue Valls»

    Le président par intérim de l’UDI, Yves Jégo, interrogé par Le Monde, estime que «si Manuel Valls a le courage d’engager clairement et rapidement les réformes nécessaires, nous devons avoir le courage de les soutenir».

    De même, il déclare que les membres de son parti s’étaient «interrogés» sur un vote de confiance au nouveau gouvernement et que «nous avons décidé de voter contre car, trop longtemps, le Centre a été qualifié de girouette», ajoutant immédiatement «Nous sommes le centre-droit, nous sommes dans l’opposition, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté».

    Vite dit puisque ses propos en contiennent et parce que trois députés UDI et un député Mouvement démocrate se sont abstenus lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, souhaitant sans doute donner une chance à Manuel Valls alors que, pendant le même temps, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, les deux ennemis intimes de l’UDI et sans doute prochains candidats à la présidence du parti, ruaient dans les brancards du nouveau premier ministre et de son équipe avec une rare violence.

    Tout cela traduit chez les centristes un certain trouble que représente l’«inconnue Valls» dans la nouvelle équation politique du pays.

    Voilà un social-libéral très proche des positions des libéraux-sociaux que sont les centristes et qui se propose, globalement, de faire une bonne partie de leur politique.

    Bien sûr, Manuel Valls sera jugé à ses actes et à sa capacité à s’émanciper de la chape de plomb que fait peser sur le Parti socialiste les idéologues qui sont encore en nombre dans ses rangs, sans oublier les pressions inamicales qui viendront de la gauche radicale et de l’extrême-gauche, sans oublier des syndicats politisés (comme la CGT) et corporatistes (comme FO).

    Néanmoins, on voit nettement plus de cohérence entre le programme de Valls et les mesures défendues par l’UDI qu’entre ces dernières et les positionnements de la droite dure de l’UMP.

    De même, personne ne peut penser une seule seconde que François Bayrou – étrangement discret sur son opinion à l’égard du nouveau gouvernement –, s’il était de bonne foi de son soutien à François Hollande en avril 2012 jusqu’à la constitution de l’Alternative en novembre 2013, ne soit pas proche d’un Manuel Valls à Matignon et d’un Jean-Pierre Jouyet (nouveau secrétaire général de la présidence de la république) à l’Elysée, deux disciples de deux hommes qu’admire le président du Mouvement démocrate, Michel Rocard et Jacques Delors.

    Le ralliement de la galaxie centriste, pour autant, était politiquement impossible en ce mois d’avril 2014.

    D’une part parce que l’UDI et l’Alternative (regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate) se sont bâtis sur une alliance exclusive à droite et que celle-ci a permis aux formations centristes de se refaire une santé aux élections municipales.

    D’autre part parce que les velléités de certains de soutenir Valls auraient certainement conduit au jour d’aujourd’hui l’espace centriste à une dislocation, d’autant plus avec le retrait de la vie politique concomitant de Jean-Louis Borloo.

    Mais si le gouvernement commence à obtenir des résultats, si la confiance des Français envers le premier ministre continue (55% ont été convaincus pas son discours de politique générale et 62% se disent satisfaits de lui), alors l’«inconnue Valls» pourrait devenir un véritable casse-tête pour les centristes et leur cohésion.

    Nous n’en sommes pas encore là.

    Mais nous ne sommes déjà plus politiquement parlant où nous en étions avant les municipales.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Socialistes centro-compatibles, Bayrou gagne son pari… trop tard!

    Manuel Valls, Ségolène Royal, Michel Sapin, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian autant de noms de personnalités du PS qui sont centro-compatibles.

    Tout d’abord, Manuel Valls, le nouveau premier ministre nommé par François Hollande.

    Il est, sans aucun doute, un socialiste depuis son engagement en politique et il défend une vision qui n’est pas exactement celle du Centre.

    Pour autant il est bien un socialiste libéral, plus proche du centre-gauche que de l’extrême-gauche et dont le programme, lors de primaires socialistes de 2011 n’aurait pas fait rougir celui d’un centriste, tout comme son action au ministère de l’Intérieur.

    C’est un vrai centro-compatible.

    Que dire de la numéro trois du gouvernement, le revenante Ségolène Royal, qui, lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait offert entre les deux tours, contre son soutien, Matignon à François Bayrou si elle était élue à l’Elysée face à Nicolas Sarkozy.

    Sans parler, entre autres, de Michel Sapin (venu de la galaxie rocardienne comme Valls) ou de François Rebsamen (allié avec le Mouvement démocrate à Dijon).

    D’autant que l’hostilité haineuse du Front de gauche à l’encontre de Manuel Valls avec l’annonce par le démagogue Jean-Luc Mélenchon d’un vote de défiance au Parlement avant même d’avoir entendu son discours de politique générale (bonjour la démocratie) ainsi que la décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement des sectaires écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin avant même de savoir son orientation (re-bonjour la démocratie), renforce bien la centro-compatibilité de ce nouveau gouvernement, celle qu’a recherché désespérément François Bayrou depuis 2012 et qui aurait interpelé de même nombre de centristes au Mouvement démocrate et à l’UDI.

    Mais, entretemps, l’Alternative a vu le jour, l’union UMP-UDI-MoDem aux municipales a donné de bons résultats aux candidats des partis centristes et une victoire au sénatoriales de cette même alliance se dessine pour la rentrée, sans oublier les européennes qui devraient encore être un nouvel échec pour le PS, séquelle du gouvernement Ayrault.

    Du coup, Manuel Valls vient sans doute un peu tard pour bousculer les alliances ou peut-être même un peu trop tôt.

    Bien sûr, François Hollande a été obligé de faire quelque chose après les résultats catastrophiques des municipales.

    Mais il faut le lui reconnaître, au lieu de faire un virage à gauche toute qui ne correspondait absolument pas à sa vision politique et à ce qu’il pense qui est bon pour la France, ni même à son programme électoral, a conforté la frange social-démocrate et de centre-gauche de sa majorité.

    Toujours est-il que le timing des deux François (Hollande et Bayrou) n’a pas été synchronisé, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Nul doute que le nouveau maire de Pau en rajoutera une couche d’opposant, lui qui a besoin de démontrer sa loyauté à l’alliance avec la Droite.

    Nul doute que le gouvernement donnera quelques gages à la gauche de la gauche (le maintien de Taubira à la Justice ou la promotion d’Hamon à l’Education nationale en étant deux indices, même s’il fallait mieux les avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur pour les contrôler).

    Maintenant, si Valls obtient des résultats économiques et parvient à mettre en branle la réforme de l’Etat absolument nécessaire, les lignes pourraient bouger alors même que l’UMP devra peut-être, dans le même temps se droitiser pour éviter de se faire déborder par le Front national.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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